Quatrième de couverture
Clamatlice, un monde bien loin de notre Terre, surprend les voyageurs par ses plages de sable vert, ses deux lunes, sa végétation singulière et son surnom : la Planète aux Mille Pensées. Les premiers colons évoquent parfois, à mi-voix, des créatures gigantesques et une nature guidée par une forme de conscience. Bien entendu, les nouveaux arrivés – tel Noota, un jeune surfeur – ne croient pas à ces superstitions…
Jusqu’à ce que Clamatlice murmure à leur esprit.
Mon avis
J’avais entendu beaucoup de bien de ces deux nouvelles avant de les acquérir. Par ailleurs, connaissant la plume de Vanessa Terral, je savais que j’allais passer un bon moment. C’est donc avec l’expectative d’une lecture des plus agréables que j’ai ouvert l’ebook. Et une fois celui-ci virtuellement refermé, je dois dire que le résultat dépasse, et de loin, mes espérances ! 🙂
Car rarement des textes m’auront laissée avec une telle sensation de sérénité, de luminosité. Dans la première nouvelle, Les Vagues de Clamatlice, nous suivons Noota, jeune surfeur qui vient d’emménager avec sa famille sur la planète. Mais alors qu’il était doué sur la Terre, il s’aperçoit qu’il ne parvient plus à surfer correctement sur les vagues de cette nouvelle planète. Dans Saison de pluie sur Clamatlice, Luccine est une petite fille, passionnée d’escargots, qui se fait régulièrement bousculer par ses camarades de classe. Solitaire et blessée, elle trouve refuge dans une maison envahie par la verdure. Deux histoires d’enfants, deux histoires qui m’ont laissé un profond sentiment de paix, d’acceptation.
Car le monde de Clamatlice a ceci de séduisant, d’apaisant, que chacun y trouve sa place. Que ce soit Noota ou Luccine, chacun, malgré ses blessures ou sa perte de confiance, se voit accueilli à bras ouverts par la Planète aux Mille Pensées. Planète vivante qui s’exprime via des animaux-totems, une idée qui rappelle les principes animistes de certaines populations de notre monde à nous. Une idée qui, dans ces deux récits, appuie le récit initiatique de ces deux héros. Chacun trouve en ce totem un guide pour se dépasser, aller de l’avant, trouver une sorte de bonheur.
Il ne faudrait pourtant pas s’imaginer qu’il s’agit là de récits pour enfants ou empreints de cette naïveté que portent parfois certains textes du genre. Non, nous ne sommes pas du tout dans ces cas-là ! Vanessa Terral distille avec justesse cette lumière qui atteint ses personnages, elle construit l’ambiance de cette planète sans aucune once de mièvrerie – les animaux totems n’y sont pas tous de doux Bisounours, loin de là ! C’est ce qui fait que ces deux récits touchent vraiment le lecteur, parce qu’ils ne sont ni tous blancs, ni tous noirs, qu’ils portent en eux un message sur l’acceptation de soi sans se vouloir moralisateurs, et l’émerveillement d’un monde qui s’exprime via sa faune sans tomber dans la naïveté écologique.
Un équilibre fort bien dosé pour une lecture qui laisse des traces ! Pour ma part, ces deux nouvelles m’ont énormément plu. J’ai refermé les pages virtuelles avec un léger sourire au lèvres, l’âme réchauffée à la lueur de ces histoires. Histoires que je garderai bien précieusement pour m’y replonger de temps à autre, goûter à nouveau à l’âme de cette Planète aux Milles Pensées.
À noter que l’auteur, dans un billet où elle relate le making-of de ces deux textes, évoque notamment les films d’animations des studios Ghibli comme sources d’inspirations. Et j’ai effectivement retrouvé, outre l’importance accordé à l’environnement, cette luminosité propre aux films de ce studios japonais, où malgré les drames, il reste de l’espoir, de la joie de vivre.
Je vous recommande donc chaudement ces deux nouvelles et vous souhaite un beau voyage sur Clamatlice 🙂
Cette lecture s’inscrit dans le challenge SFFF au féminin du Dragon Galactique.
Éditions Voy’el, 31 pages, 2013
Ah la conclusion confirme la forte impression ghibliesque que l’on ressent à lire ta critique enthousiaste 🙂
Noté ! Je ne sais pas encore quand je le lirai, mais je le note pour mes prochaines envies de fiction planétaire 🙂
Je te souhaite alors par avance un beau voyage sur Clamatlice ! 🙂 Comme ce sont 2 nouvelles, en plus, on peut toujours trouver un petit moment pour s’y plonger 😉 (le grand avantage des nouvelles – je ne comprends toujours pas pourquoi en France, ce format est aussi décrié….).
Bises planétaires