Quatrième de couverture
A travers la galaxie il ne restait à l’homme que deux ennemis parmi toutes les formes de vie intelligente.
Les Ezwals, originaires de la planète Carson, gigantesques et farouches créatures douées de télépathie et irréductibles à toute alliance.
Les Rulls, êtres insensibles, capables de revêtir n’importe quelle apparence, et qui poursuivaient l’homme d’une haine constante.
C’est à ces deux adversaires que Trevor Jamieson, l’explorateur interstellaire, se heurte aujourd’hui. Il lui faut convaincre de sa bonne volonté un Ezwal décidé à le tuer et, en même temps, échapper aux Rulls qui le traquent. Sur Laërte, une planète désolée, Jamieson va se trouver confronté en combat singulier au chef des Rulls, le Yéli. Jamieson n’a aucune chance de triompher mais il doit y parvenir s’il veut conserver à la Terre sa suprématie parmi les étoiles.
Mon avis
Ce qu’il y a de bien avec l’été, ce sont les brocantes. Et au milieu du bric-à-brac, on trouve parfois des livres, des vieux poches jaunis qui fleurent bon la SF d’antan, sous des couvertures à l’esthétique parfois discutable mais qui promettent des voyages intergalactiques plein d’aventures.
A. E. Van Vogt fait partie des auteurs dont seuls quelques romans – tels que À la poursuite des Slans ou La Faune de l’espace – sont encore réédités, étant devenus des classiques de science-fiction. Mais il a aussi signé de nombreux autres romans, moins connus et désormais épuisés, dont La guerre contre le Rull.
Ainsi que le titre le proclame, le roman nous présente un monde futur où l’homme a colonisé l’espace et rencontré d’autres espèces intelligentes. Mais le contact est loin de se faire pacifiquement : les Ezwals, une espèce télépathe dont on peut voir un spécimen sur la couverture, sont peu enclins à fraterniser avec les humains. Quant aux Rulls, une espèce vermiforme capable de prendre l’apparence d’un être humain grâce à un jeu de lumières, leur exploration galactique est motivée par la volonté de conquérir. Une espèce guerrière avec qui aucune négociation n’est donc possible.
Le héros du roman, Trevor Jamieson, occupe un poste élevé dans la hiérarchie humaine. Sa connaissance du terrain en fait un expert dans la façon d’approcher des êtres d’autres espèces et de gérer avec succès des situations catastrophiques. Ce qui va lui arriver plus d’une fois ! Ainsi, Jamieson va régulièrement se retrouver bloqué sur des planètes inhospitalières, en compagnie d’un Ezwal, ou d’une femme bien décidée à l’assassiner, ou encore d’un Rull. Il devra aussi gérer une crise familiale lorsque son fils se retrouvera aux mains des Rulls ainsi qu’une autre, militaire, quand un Ezwal paniqué va s’échapper.
Les différentes aventures de Jamieson offrent une balade plaisante, bien que mouvementée, dans divers décors. Ce qui m’a le plus intéressée, ce sont bien sûr les espèces extraterrestres imaginées par l’auteur : à l’instar de La Faune de l’espace, c’est tout un bestiaire original qui nous est présenté. Le héros, malin, s’en sort bien entendu à chaque fois mais, ma foi, cela participe au charme de l’ouvrage, qui se lit sans prise de tête.
Mon seul reproche est pour les quelques passages machistes, qui sont sans doute le reflet de l’époque du roman (publié pour la première fois en 1959) mais qui m’ont tout de même fait grincer des dents. Déjà que les personnages féminins sont rares dans ce roman, ils se retrouvent en plus cantonnés dans un rôle soit de femme au foyer qui doit rester en retrait, soit d’une veuve éprise de vengeance que Jamieson va se charger de remettre à sa place (au foyer, donc…).
Hormis cela, La guerre contre le Rull est un planet-opera certes daté, mais qui se lit sans déplaisir – si l’on fait abstraction des passages misogynes – et qui propose un récit typique de la SF des années 60. À retenir surtout pour ses extraterrestres et ses planètes étrangères.
Éditions J’ai Lu, 306 pages, 1973
Cette lecture s’inscrit dans les challenges Summer Star Wars Episode III de RSF Blog et Je suis éclectique du forum Mort-Sûre, catégorie Science-Fiction
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