Quatrième de couverture
« Nous n’avons rien trouvé que vous pourrez vendre. Nous n’avons rien trouvé d’utile. Nous n’avons trouvé aucune planète qu’on puisse coloniser facilement ou sans dilemme moral, si c’est un but important. Nous n’avons rien satisfait que la curiosité, rien gagné que du savoir. »
Un groupe de quatre astronautes partis explorer des planètes susceptibles d’abriter la vie : hommes et femmes, trans, asexuels, fragiles, déterminés, ouverts et humains, ils représentent la Terre dans sa complexité.
Mon avis
Après L’espace d’un an, que j’avais adoré pour sa description de toute une palette de personnages, de relations, avec une profonde bienveillance, je me suis lancée dans Apprendre, si par bonheur.
Cette fois, il s’agit d’une courte novella (moins de 150 pages) et située dans un futur plus proche que L’espace d’un an. Elle n’a pas de rapport avec la série de space opera démarrée par L’espace d’un an. Mais elle en possède bien des qualités !
Quatre astronautes. Quatre scientifiques partis explorer quatre planètes, sises à des années lumières de la Terre. Hommes, femmes, asexuel, trans… À eux quatre, ils représentent l’humanité dans toute sa diversité. À eux quatre, ils forment un groupe soudé. Ils étudient les biotopes de ces planètes étrangères avec la passion de scientifiques face à de nouvelles formes de vie, conscients du poids de la mission qui leur a été confiée.
Apprendre, si par bonheur m’a donné l’impression, durant une bonne partie du livre, de me trouver dans un cocon douillet. J’ai aimé rencontrer ces quatre personnages qui forment un quatuor si harmonieux, aimé partager leurs découvertes, leur enthousiasme, leurs déconvenues, aussi. À leurs côtés, j’ai appris aussi. L’intérêt de ces recherches, le prix de l’exploration spatiale, l’isolement de ces astronautes – qui fort heureusement conservent entre eux des rapports sereins, si essentiels alors que la civilisation la plus proche se trouve à des années lumières.
La qualité d’une histoire n’a pas de rapport avec sa longueur. Cela, je le savais déjà mais Apprendre, si par bonheur me l’a prouvé une fois de plus. Il est rare qu’un livre me bouleverse au point d’exprimer physiquement mon émotion – pas que je sois insensible, mais les mots attisent moins mes larmes que les images.
Pourtant, c’est en pleurs et étreinte d’une forte émotion que j’ai lu les dernières pages de ce court roman. Pas parce qu’il était triste. Mais parce que Apprendre, si par bonheur était tellement beau, tellement humain, que les interrogations posées, durant ces pages finales, résonnaient si fort en moi, qu’il m’était impossible de rester de glace.
Ce livre replace l’humain au centre de l’épopée spatiale, avec énormément de respect et de douceur. Un petit livre par les pages, un grand roman par son contenu. Un chef d’oeuvre qui restera comme une lecture marquante dans mon coeur de lectrice.
Éditions L’Atalante, 140 pages, 2020