Dix minutes, Morgane Stankiewiez

Quatrième de couverture

Dix minutes, une broutille dans une journée, une poussière dans une vie, un battement de cils face à l’éternité. C’est le temps d’une rencontre, d’une blessure, de larmes comme d’un fou rire, d’une pizza ou d’un court-métrage, d’un échange, d’un rejet parfois, d’une pause clope en bas de l’immeuble, d’une passion d’un soir, de rêves et de trêves. D’un pari, aussi. Et pour Lucie, jeune femme dont l’espoir s’est flétri dans une relation toxique, c’est la rencontre de Morgane, celle qui pourrait lui permettre de se redécouvrir, de se reconstruire, de s’épanouir, d’aimer et de s’aimer à nouveau.

Mon avis

Lucie vit au jour le jour. Hors de question de s’embarquer dans une relation sérieuse, ni même dans une relation tout court ! Lucie écrit des romances, sans croire à l’amour. Un comble ! Un jour, un pari lancé par des amis change le cours de sa vie : Lucie doit parler à une inconnue pendant dix minutes, sans la faire fuir. C’est ainsi que Lucie rencontre Morgane et qu’en dix petites minutes, une étincelle naît, l’une de celles qui peuvent nourrir une magnifique flamme.

J’avais déjà pu lire et apprécier la plume de Morgane Stankiewiez dans le registre de la romance contemporaine avec Sextape. C’est donc avec la certitude de passer un bon moment que j’ai ouvert Dix minutes. Si le point commun entre les deux romans est la romance saphique, nous sommes pourtant dans un registre différent.

Lucie traite sa vie sentimentale quasi inexistante avec légèreté. Marquée par une relation abusive, elle préfère fuir toute ébauche de relation. Mais Morgane va tout changer. Car dès les premières dix minutes, les deux femmes le sentent, quelque chose se passe. Quelque chose de fort. Au fil des pages, une relation va se nouer, et elles vont apprendre à se connaître. Mais on ne se remet pas de ses blessures facilement, et celles de Lucie risquent bien de menacer cette belle idylle.

Dix minutes fait partie de ces romances pleines de douceur et de bienveillance. Nous ne sommes pas dans les grands élans de passion, ni dans l’ambiance rock n roll de Sextape. Il y a bien la présence – légère, ce n’est pas non plus le sujet central – de la pratique BDSM, qui m’a d’ailleurs surprise et mise un peu mal à l’aise, tout comme Lucie, mais le personnage de Morgane explique bien de quoi il s’agit, bien loin des clichés ou idées reçues que l’on peut avoir sur ces sujets.

Au final, Dix minutes est une jolie romance qui montre comment, même lors d’un amour qui paraît une évidence, les blessures du passé peuvent présenter un obstacle difficile à surmonter, et que la confiance en l’autre importe plus que les préjugés.

Je vous disais en préambule que Lucie écrivait des romances sans y croire. Cette précision n’est pas anodine, car au fil du texte et de l’évolution de l’héroïne se pose aussi une réflexion sur l’Art. Quelle place donne-t-on à celui-ci, quand on est artiste dans une société qui oblige à travailler parfois sur des secteurs aux antipodes ? Nos oeuvres ne sont-elles pas meilleures lorsqu’on y met de soi, sans forcément verser dans l’auto-biographie, mais écrire avec son coeur, avec son âme ? Autant de réflexions qui, si elles apparaissent par petites touches, ont parlé à l’autrice que je suis ! 🙂

Une belle lecture qui réchauffe le coeur tout en douceur, avec deux beaux personnages qui apprennent à se connaître et à s’aimer. Et tout ça grâce à dix petites minutes !

Cette lecture s’inscrit dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge, menu Automne enchanteur, catégorie Princesse Princesse

Éditions Noir d’Absinthe, label Fleur d’Absinthe, 2020, 269 pages

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