Miranda, Nina Gorlier

Quatrième de couverture

Sur un terrain désolé, comme à l’écart du monde, s’érige une maison. Une vieille bâtisse inquiétante. Pour la seule occupante des lieux, Miranda, cette demeure représente tout ce qu’elle a toujours connu. Fantasque et romanesque, rêveuse et réservée, l’adolescente tue le temps et la solitude.

Jusqu’au jour où d’autres arrivants prennent possession de la maison… Cette famille laisse la jeune fille dans un désintérêt relatif – à l’exception d’Allen, le fils du couple Stanford. Malgré l’indifférence du nouveau venu, Miranda sent éclore en elle des sentiments inconnus, aussi volcaniques qu’obsédants.

Mais entre Allen et elle s’érigent le poids du passé, la méfiance d’une rivale et la présence d’un monstre qui rôde sans cesse autour d’elle. Peu importe : pour écrire l’histoire dont elle rêve et tromper sa solitude, Miranda est prête à tout…

Mon avis

J’avais déjà été séduite par les réécritures de contes de Nina Gorlier, aussi, quand j’ai appris qu’elle sortait une novella fantastique, ai-je été curieuse de découvrir sa plume dans ce nouveau registre. Sitôt récupéré aux Imaginales, où il était disponible en avant-première, sitôt lu le soir même ! L’avantage du format novella, qui se lit en une poignée d’heures.

Miranda hante sa maison, esseulée. Lorsque Allen emménage avec sa famille, elle se prend tout de suite d’intérêt pour le garçon. Un intérêt qui tourne rapidement à l’obsession malsaine…

Ayant lu beaucoup d’histoires de fantômes, Miranda ne m’aura pas surprise par son intrigue : j’avais deviné bien des choses dès le début. Mais ce n’est pas un reproche, car pour moi, une bonne histoire de fantôme, c’est avant tout une histoire d’ambiance !

Sur le canevas classique du récit fantomatique, Nina Gorlier tisse son propre motif. Que l’on devine ou non les événements à l’avance n’a au fond pas d’importance, l’intérêt de cette novella réside bel et bien dans son ambiance.

Au fil des pages, l’autrice instaure en effet une atmosphère oppressante, comme si les murs de la maison se resserraient lentement autour de nous. La présence envahissante de Miranda finit par déborder des pages, au point de laisser un sentiment de malaise, même une fois le livre refermé.

La présence récurrente de certains motifs – les fleurs séchées, les éléments organiques en décomposition – souligne l’une des thématiques du récit, à savoir le refus de Miranda d’admettre sa condition et son tempérament amoureux obsessionnel. J’ai aimé ce réseau symbolique, présent en filigrane, qui apportait de la solidité au texte.

Si certains retournements de situation sont somme toute classiques (comme je le disais, j’ai trop lu et vu d’histoires de fantômes pour me laisser encore surprendre), le sentiment de claustration qui naît à la lecture de ce huis clos, de même que le malaise né du comportement voyeur de Miranda, font de cette novella un récit fantastique réussi, propice aux frissons.

Une bonne histoire de fantôme, donc, que je relirai très certainement aux alentours d’Halloween !

Éditions du Chat Noir, 2022, pages

Cette lecture s’inscrit dans le cadre du challenge Printemps de l’imaginaire francophone, menu Cauchemarder, catégorie Hantise.

9 commentaires sur « Miranda, Nina Gorlier »

  1. Très tentée pensant, comme toi, qu’une bonne histoire de fantôme, c’est avant tout une ambiance finement travaillée qui finit par nous étreindre, ce qui semble être le cas ici. Le côté obsessionnel de Miranda semble oppressant à souhait !

    1. Oui, ça fonctionne très bien ! ça te plaira, je pense, et puis le format court permet de le lire rapidement (ce qui est conseillé, pour bien profiter de l’ambiance)

  2. Je n’avais pas encore commenté ? Je perds la boule ces temps-ci… !
    je le lirai pour l’automne (mais j’ai une impression de déjà vu, je suis sûre que tu m’avais dit que c’était d’ailleurs une bonne idée… ?)
    Tous les textes de Nina désormais atterriront dans ma PaL sans réfléchir, en revanche je veux que l’immersion soit parfaite et totale, donc celui-ci en automne sera tiptop 🙂

    1. Ton impression de déjà-vu vient peut-être du fait que tu avais commenté sur mon retour de lecture sur Instagram ? (il y a souvent un décalage entre le retour sur Insta et mes chroniques sur le blog, ça peut prêter à confusion si on commente sur les deux ^^)
      Et yep, je le redis, la période d’Halloween sera idéale pour cette novella ! 🙂

      1. Ah mais oui, sûrement ! Heureusement ton cerveau est bien en place, lui ^^
        C’est rigolo, moi aussi j’ai un décalage, mais inversé : je chronique d’abord sur le blog et ensuite sur instagram (j’avoue ne prendre que peu de plaisir à poster sur instagram…)
        Et vivement l’automne au passage ! (dis-je après un week-end de chaleur épouvantable…)

      2. Je te comprends ! J’avoue que c’est le temps qui fait que je pratique dans ce sens-là : mon retour sur Instagram est plus concis, ce qui me permet de faire un retour « à chaud », alors que je développe davantage sur le blog, et vu mon emploi du temps en ce moment, malheureusement, les chroniques traînent… (j’en ai 6 en retard, sans compter mes multiples brouillons qui poireautent depuis longtemps…).
        Oh oui, vivement un climat plus clément !

    1. Il y a un côté claustrant qui peut en effet être anxiogène. C’est bien fichu (c’est un huis-clos, et pour le coup, on sent bien cet aspect !)

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