Va au Diable !, Sanguine

Quatrième de couverture

Et si le Diable avait enjolivé ses pactes infernaux ?
Un petit shop de tatouage dans une ville oubliée ne propose pas que d’innocents motifs ; on peut aussi y vendre son âme pour un peu d’encre. Littéralement.
Dotée d’un talent exceptionnel et intermédiaire directe de Lucifer, Nessa crée des compositions uniques pour chaque client venu chercher son salut.
Mais ce travail implique bien plus que des horaires intenables et un mal de dos persistant ; l’âme de Nessa, tout autant menacée que celle de ses clients, voit son propre contrat passé avec son employeur infernal arriver à son terme et annoncer sa mort.
Les pactes conclus avec Lucifer sont réputés inviolables… Son unique chance de s’en tirer consiste à réaliser l’impossible : arnaquer le Diable !

Mon avis

Quand j’ai lu le pitch, j’ai tout de suite été tentée par cette novella fantastique ! Va au Diable ! a pour héroïne une tatoueuse qui a autrefois passé un pacte avec le Diable… Mais alors qu’approche l’heure fatidique où il viendra chercher son dû – l’âme de Nessa – celle-ci va donc tenter de l’arnaquer.

Voilà qui me rappelait le film Constantine, dont le héros tente aussi une entourloupe similaire, ainsi que différentes histoires issus du folklore. Et, de fait, Sanguine fait référence dans son texte à ces contes où le personnage principal réussit à embobiner le Diable !

J’ai beaucoup aimé l’environnement dans lequel évolue Nessa, son shop de tatouage, ses encres particulières avec lesquelles elle tatoue ses clients spéciaux – ceux qui veulent passer un pacte diabolique, son chat qui l’espionne pour le compte du Malin, sa meilleure amie, sorcière, et, bien entendu, le ton férocement sarcastique de l’héroïne ! D’ailleurs, Sanguine joue beaucoup avec les clichés – que ce soit celui du chat noir affilié au Diable ou ceux, attachés aux tatoueurs et aux tatouages, souvent teintés d’une réputation sulfureuse dans l’esprit de certaines personnes qui ne connaissent pas le milieu.

Tatouée moi-même, j’ai adoré retrouver l’atmosphère des shops ici, on voit que l’autrice connaît très bien son sujet, et elle en joue d’autant mieux quand elle retourne les idées reçues liées. On sent, en filigrane, également une réflexion sur l’acte même du tatouage – même si cela reste, bien entendu, léger et en arrière-plan.

Comme c’est une novella, je préfère rester concise dans mon retour de lecture. Je l’ai lu d’une traite, je me suis régalée du début à la fin ! En plus, il y a une référence tout à fait pertinente à une chanson de Jonathan Hultén, je ne pouvais qu’aimer Va au Diable !

Retrouvez l’avis de Maude Elyther

Éditions du Chat Noir, 111 pages, 2022