Un psaume pour les recyclés sauvages, Becky Chambers

Quatrième de couverture

Voilà des siècles, les robots de Panga ont accédé à la conscience et lâché leurs outils ; voilà des siècles, ils sont partis ensemble dans la forêt, et nul ne les a jamais revus ; voilà des siècles qu’ils se sont fondus dans les mythes de l’humanité.
Un jour, la vie de Dex, moine de thé, est bouleversée par l’arrivée d’un robot qui, fidèle à une très vieille promesse, vient prendre des nouvelles. Il a une question à poser, et ne rejoindra les siens qu’une fois satisfait de la réponse. La question : « De quoi les gens ont-ils besoin ? »
Mais la réponse dépend de la personne à qui on parle et de comment on pose la question. La nouvelle série de Becky Chambers s’interroge : Dans un monde où les gens ne manquent de rien, à quoi sert d’avoir toujours plus ?

Mon avis

Un nouveau livre de Becky Chambers, voilà qui était parfait alors que je désirais me plonger dans des lectures doudous ! Cette fois, l’autrice nous embarque pour une duologie intitulée Histoires de moine et de robot. Le premier volet, Un psaume pour les recyclés sauvages, se suffit toutefois à lui-même.

Froeur Dex est moine de thé. Son rôle consiste à offrir du thé, soigneusement choisi et présenté, aux personnes qui se présentent. Iel offre aussi son écoute, en plus de ce moment de paix, permettant ainsi à celles et ceux qui recourent à ses services de confier leurs préoccupations. Mais Dex éprouve une certaine insatisfaction. Sur un coup de tête, iel quitte sa routine bien installée et se rend près des zones sauvages. Là, à sa grande surprise, iel rencontre un robot. Sauf que les robots ont fait sécession depuis bien longtemps, très longtemps. Et cette rencontre va donner lieu à un échange des plus étonnants : Omphale (c’est le nom du robot) souhaite en effet savoir de quoi les humains ont besoin.

En un court roman, Becky Chambers réussit l’exploit de nous détendre tout en nous poussant à nous poser des questions profondes. Déjà, l’entrée en matière nous met dans de bonnes conditions : Panga est un monde idéal. Après avoir manqué frôlé la catastrophe, lorsque les robots de l’ère industrielle ont décidé de prendre leur indépendance et mener leur vie loin des humains, la société s’est entièrement réorganisée. La majorité de la planète est devenue zone protégée, la nature reprenant ses droits, et les humains vivent dans des villes et villages éparpillées, recyclant ce qui doit l’être, oeuvrant en harmonie, tant les uns avec les autres qu’avec leur environnement.

En suivant Froeur Dex, on découvre cet univers où urbanisation et nature fonctionnent main dans la main, où la bienveillance est de mise, un univers dans lequel on se ressource, on respire, on rêve de se promener pour de vrai.

Puis, lorsque Froeur Dex décide, sur un coup de tête, de partir en bordure des zones protégées, sauvages, où l’humain n’a pas mis le pied depuis très longtemps, on découvre ébahi l’arrivée d’Omphale. Omphale, robot curieux, qui va entraîner Dex dans des interrogations philosophiques. Ces mêmes questions vont nous prêter, nous lecteurs et lectrices, à nous questionner également : de quoi avons-nous réellement besoin ? Qu’est-ce qui nous fait avancer, jour après jour ? Pourquoi, parfois, alors que tout nous sourit, éprouvons-nous un vide ?

Ce n’est là qu’un fragment des réflexions nées de la lecture de cette novella. Pourtant, elles ne sont pas lourdes, ni complexes, non, elles nous viennent naturellement, à mesure que l’on suit les échanges entre Dex et Omphale.

Un psaume pour les recyclés sauvages n’est pas un roman d’action, vous n’y trouverez ni suspense ni rebondissements. En revanche, comme la dédicace l’indique

Pour vous qui avez besoin de souffler

C’est à une balade à la fois relaxante, philosophique, légère, mélancolique, lumineuse, étonnante que nous convie Becky Chambers.

Quand j’ai lu ce livre, j’ai eu la sensation d’être enveloppée dans une couette d’amour douce et chaleureuse, réconfortante, tout en ayant à mes côtés une épaule amie écoutant mes pensées et recueillant mes émotions, me permettant ainsi une salutaire introspection.

Un gros coup de coeur pour ce texte, que je relirai certainement à l’occasion, pour la profondeur de ses réflexions amenées l’air de rien comme pour la bouffée d’air apportée par ce monde si apaisant. À lire avec une bonne tasse de thé, évidemment !

Cette lecture s’inscrit dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge, menu Automne rayonnant, catégorie Le don des Merriwick.

Éditions L’Atalante, 133 pages, 2022

Retrouver les avis de Le nocher des livres, Yuyine, OmbreBones et L’épaule d’Orion

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11 commentaires sur « Un psaume pour les recyclés sauvages, Becky Chambers »

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