Ink Blood Sister Scribe, Emma Törzs

Quatrième de couverture

Joanna Kalotay lives alone in the woods of Vermont, the sole protector of a collection of rare books; books that will allow someone to walk through walls or turn water into wine. Books of magic.

Her estranged older sister Esther moves between countries and jobs, constantly changing, never staying anywhere longer than a year, desperate to avoid the deadly magic that killed her mother. Currently working on a research base in Antarctica, she has found love and perhaps a sort of happiness.

But when she finds spots of blood on the mirrors in the research base, she knows someone is coming for her, and that Joanna and her collection are in danger.

If they are to survive, she and Joanna must unravel the secrets their parents kept hidden from them – secrets that span centuries and continents, and could cost them their lives …

Mon avis

Retour sur un roman qui m’a envoûtée dès la première page : Ink Blood Sister Scribe de Emma Törzs. Le pitch m’a attirée d’emblée, et dès que j’ai commencé ma lecture, j’ai su que ce serait un coup de coeur !

Pourtant, je pense que le début du roman pourra diviser. Après un prologue intriguant – Joanna découvre son père mort dans le jardin, vidé de son sang par un livre – l’autrice prend en effet son temps pour dépeindre la vie des deux soeurs. Celle, solitaire et endeuillée, de Joanna, devenue gardienne des livres magiques de son père (dont celui qui l’a tué) ; celle, toujours en mouvement, d’Esther, qui cette fois n’a pas envie de quitter la base en Antarctique où elle travaille, car elle y a rencontré Pearl et que, pour la première fois, elle se sent chez elle, aux côtés de sa compagne. Sauf que son père lui a toujours dit de ne jamais rester plus d’un an au même endroit, et à peine la date limite passée, les ennuis commencent… Et il y a aussi Nicholas, piégé dans son propre manoir, pour sa sécurité, car il détient un pouvoir qui suscite bien des convoitises.

J’ai adoré faire la connaissance des personnages, adoré découvrir l’univers façonné par Emma Törz : notre monde, mais où des livres magiques se cachent, connus des seules personnes capables de percevoir leur magie car elle sonne comme un essaim d’abeilles ; collectionnés par des bibliothécaires de l’ombre, aux intentions pas toujours altruistes… Si le rythme est lent au début, arrivé à la moitié, les révélations s’enchaînent, puis le rythme s’accélère, la tension monte à son comble, au point que j’ai dévoré tout le reste du livre jusqu’à une heure avancée de la nuit, incapable de lâcher le roman avant d’en connaître le dénouement !

Le roman aborde des thèmes que j’ai traité dans ma trilogie Bérénice Libretti, mais ici c’est sous un angle plus sombre, et j’ai été ravie de retrouver ces thèmes qui me parlent tant ! Moi qui croyais que le dark academia mettait toujours en scène des étudiants, j’ai découvert que ce roman était classé dans ce genre – parce qu’il est avant tout défini par une ambiance littéraire, et on la retrouve bien ici. Livres + magie + suspense + personnages attachants, c’était le cocktail gagnant pour que le coup de coeur soit présent ! Ajoutez un zeste de romance (avec notamment un paragraphe en forme de plaidoyer pour le genre, si souvent méprisé), qui fera fondre le coeur des personnes fleur bleue comme moi mais ne gênera pas les allergiques, puisque c’est vraiment léger, et vous avez là le roman parfait !

Alors, oserez-vous ouvrir ce livre ?

Le pack de lecture :

  • un nécessaire de calligraphie
  • une infusion d’ortie
  • un miroir

La traduction française est parue aux éditions Denoël sous le titre Magie d’encre.

Éditions Century, 407 pages, 2023

Que le diable t’emporte !, Sanguine

Quatrième de couverture

Est-il possible de faire de la magie quand on souffre d’anxiété généralisée ?

Méprisée par son propre Coven et plus douée sur Internet qu’avec les sorts, Céleste n’a rien d’une sorcière, même avec beaucoup de bonne volonté.

Échouer dans une petite ville oubliée pour se consacrer uniquement à l’herboristerie et aux tenues extravagantes est un plan de carrière beaucoup plus concret…

Pourtant, Céleste va devoir prouver qu’elle est de taille à affronter l’essence même du Mal lorsque la rancœur familiale met son existence en danger.

Mais… Quand on possède autant de magie qu’un navet et un tenace Syndrome de l’Imposteur, peut-on vraiment se sauver soi-même, surtout avec panache ?

Mon avis

Après avoir adoré Va au diable ! de Sanguine, je me suis bien entendu précipitée sur sa préquelle, Que le diable t’emporte ! qui vient de paraître. Préquelle qui peut d’ailleurs se lire tout à fait indépendamment – mais je gage que si vous découvrez Céleste & Nessa, ainsi que leurs compagnons félins, vous n’aurez qu’une envie : les retrouver dans une nouvelle aventure !

Ici, c’est Céleste qui mène la danse. Ou, tout du moins, elle est le personnage principal de l’intrigue, car son manque flagrant de confiance en elle et son anxiété la persuadent qu’elle est totalement incapable des prouesses magiques des autres membres de sa famille, toutes de puissantes sorcières. Vous me connaissez : j’ai un syndrome de l’imposteur du genre costaud, une estime de moi en carton, alors je me suis tout de suite prise d’affection pour Céleste.

Si le tatouage fait partie de l’histoire, il n’est pas au premier plan comme dans Va au diable ! : c’est la sorcellerie, notamment la magie végétale, qui l’est. Un thème que j’adore, autant dire que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire cette novella, portée par le style pince-sans-rire de Sanguine. L’autrice parvient à nous offrir, en quelques pages, une histoire d’urban fantasy qui nous touche, nous réjouit, et nous fait frissonner.

Je ne sais pas si un autre opus est prévu un jour, mais si cela devait arriver, je serai au rendez-vous ! Et vous, vous aimez les histoires de sorcières modernes ?

Le pack de lecture :

  • un Livre des Ombres
  • un film de sorcières : The Craft – Dangereuse alliance (1996)
  • un pyjama en pilou coloré

Éditions du Chat Noir, 2024, 157 pages

Fleur d’épine, Sandy Ruperti

Quatrième de couverture

Un siècle s’est écoulé depuis que la princesse Thalissandra d’Adalindis s’est assoupie. Cent ans que le château où elle repose est isolé par un fleuve infranchissable et que personne ne sait ce qu’il s’est réellement passé ce jour terrible où la malédiction a frappé.

Il est désormais temps d’aller réveiller la belle endormie. Celle dont l’histoire tragique fascine tant  Ariane. Les aspirants chevaliers de tout le royaume convoitent cette quête, et la couronne qu’elle promet. Mais c’est au prince Aleric de Combrailles qu’elle a été attribuée. Aleric qui préfère la botanique à l’art martial.

Ariane, sa petite soeur insomniaque, s’apprête à lui dire au revoir quand elle se retrouve malgré elle emportée par le tourbillon de cette course folle. Parce que si Aleric a été désigné, sa réputation de bon à rien notoire le précède et rien n’empêche les autres de tenter leur chance : c’est à qui atteindra la chambre de Thalissandra en premier.

Une princesse qui ne dort pas assez et une qui dort depuis trop longtemps, un Mal Né opportuniste au sourire charmeur, un prince pétri par son incompétence et son écuyer aussi arrogant que mystérieux… Tous sont en route pour le palais en ruine sur son île désolée. Qui parviendra à briser la malédiction ? Et surtout, qui pourra comprendre ce qui s’est joué entre ces murs froid avant qu’il ne soit trop tard ?

Mon avis

Aujourd’hui, je vous retrouve pour vous parler d’un roman que j’attendais de lire avec impatience : il s’agit de Fleur d’épine de Sandy Ruperti. Tellement d’impatience que je n’ai pas pu attendre le début officiel de la Lecture Commune organisée par Madame Soucolline et que je l’ai dévoré en quelques jours !

D’abord, parlons de la couverture magnifique, tout en rose poudré, de Mina M qui donne un bel aperçu de l’enchantement qui m’a prise sitôt la première page tournée. La plume de Sandy, à la fois douce, poétique et saupoudrée d’un peu d’humour pince-sans-rire, m’a en effet embarquée dès les premiers mots. Les rebondissements m’ont poussée à lire un chapitre, et encore un autre, si bien que j’avais hâte, chaque jour, de replonger dans ma lecture.

J’ai tout de suite aimé Ariane, son héroïne. Concernant les personnages secondaires, mon coeur a longtemps balancé entre Oswald et Dréas, avant qu’Aleric ne les rejoigne, une fois tombé son armure. Fleur d’épine est une réécriture de La Belle au Bois Dormant qui a l’originalité de nous faire voyager aux côtés de ceux partis lever la malédiction. J’ai adoré ce point de vue en décalé, d’autant que l’essence du conte imprègne pourtant l’histoire, notamment à travers les interrogations d’Ariane quant à ce que pourrait bien éprouver l’endormie, d’être éveillée par un étranger… Des réflexions subtiles, mais marquantes sur le consentement ainsi que le passage à l’âge adulte.

L’histoire fourmille de références à d’autres versions du conte, et même d’autres contes. J’ai adoré joué à ce jeu de pistes, d’autant que ces références, même celles d’autres contes, avaient un lien réel avec l’histoire originelle et apportaient de la profondeur aux thèmes abordés, déjà plein de sens. Enfin, la fin m’a totalement prise par surprise !

Cette lecture a été un bonheur à lire du début à la fin. Certains passages m’ont enchantée, d’autres ont fait fondre mon coeur, d’autres encore l’ont brisé. Un roman doux et amer, féerique et infusé de thèmes universels, porté par des personnages aussi attachants que faillibles dans leur quête d’eux-mêmes, comme une plume accrocheuse. Une pépite !

Le pack de lecture :

  • un Milrir
  • un guide de voyage
  • un scribe

Éditions Magic Mirror, 2024, 344 pages

Le serment de Langrebrume, Josépha Juillet

Quatrième de couverture

Au milieu des terres de Bellegarde s’épanouit la forêt de Langrebrume. Certains la disent hantée, d’autres la pensent peuplée de créatures maléfiques. Tous s’accordent à la trouver maudite. Au plus profond de la sylve, derrière le bruissement des feuilles mortes et le craquement des branches se jouent de puissants desseins. À son contact, Samson, Alix et Sélène verront leur vie prendre un chemin inquiétant. Parviendront-ils malgré tout à tracer leur propre destinée ?

Mon avis

Dire que j’avais hâte de plonger dans Le serment de Langrebrume est un euphémisme. L’autrice m’avait parlé des thèmes de son livre et depuis, j’attendais sa sortie avec impatience ! Il n’aura donc pas traîné longtemps dans ma PAL.

Le serment de Langrebrume, c’est un roman à la croisée des genres : fantasy, réalisme magique, nature writing s’entrecroisent dans ce livre unique. Il est agrémenté d’une pincée de réécriture de conte, pimenté de sorcellerie, bien dosé en féminisme et en sororité, enfin généreusement saupoudré de végétation. Voilà la potion parfaite pour un moment de lecture aussi intense que doux, aussi réconfortant que poignant.

La plume de Josépha nous plonge avec douceur et poésie dans Langrebrume. Ici, la forêt englobe tout : du murmure des arbres au parfum de l’humus, de la danse des saisons aux brumes inquiétantes, Langrebrume impose sa présence, tantôt berceau de verdure où l’on se ressource, tantôt bois maudit où rôde une ombre maléfique. Langrebrume, personnage à part entière où l’on se plaît autant que l’on se perd.

Alix, jeune fille de bonne famille à la cape rouge, s’y retrouve perdue, trouvant pourtant dans ces bois hanté par les loups un secours inespéré. On suit aussi le parcours de Sélène, dont la vie feutrée dans un château, aux côtés d’un époux aimant, bascule lorsque des meurtres perturbent l’hiver tranquille. Enfin, Samson, dont l’entrée dans un coven marque le départ d’une nouvelle et heureuse vie. Des destinées en apparence bien éloignées les unes des autres, qui lentement se mêleront tels les fils d’un même écheveau. Un rythme tranquille qui se pare peu à peu de questionnements et de rebondissements tragiques, jusqu’à la dernière partie, intense.

J’ai commencé ce roman comme une promenade en forêt, sur un sentier balisé ; je l’ai terminé tremblante d’émotions, comme au sortir de la partie la plus sauvage d’un bois, les cheveux emmêlés et plein de brindilles. Le serment de Langrebrume, c’est une lecture que je ne suis pas prête d’oublier !

Le pack de lecture :

  • une infusion
  • une poignée de mousse
  • une meute de loups

Éditions Hurlevent, 474 pages, 2024

Vaisseau d’Arcane t. 2 : L’Empire des Abysses, Adrien Tomas

Mon avis

Pas de quatrième de couverture pour ne pas spoiler si vous n’avez pas encore lu le tome 1.

Après avoir eu une excellente surprise avec le tome 1 – surprise parce que je partais rebutée par le mot « steampunk » figurant sur la 4e de couverture, mais j’avais au final adoré ma lecture – il était temps que je lise le tome 2 de Vaisseau d’Arcane de Adrien Tomas qui dormait dans ma PAL depuis sa sortie (je mets toujours des lustres à lire les suites de séries 🙈). Et ce tome conclut en beauté la duologie !

Un an s’est écoulé depuis les événements du premier tome. Trois ans depuis ma lecture de ce dernier. Heureusement, un faux journal de presse, au début du livre, résume la situation ; un procédé que j’ai trouvé aussi sympa qu’astucieux. Ensuite, c’est parti pour une intrigue qui va vous happer jusqu’à la dernière ligne ! J’avais déjà commencé à retrouver mon rythme de lecture avec Sirem et l’oiseau maudit, cela s’est confirmé avec ce tome 2 que j’ai englouti en moins d’une semaine tellement j’étais suspendue au sort des personnages !

Comme je ne veux pas vous spoiler, je vais rester vague et simplement vous dire que complots, intrigues, batailles et autres stratégies vont bon train ; que qui dit bouleversements dit que tout le monde ne verra pas la fin (😭) ; que certains retournements de situation nous tombe autant sur la tronche que sur celle des personnages qu’on a appris à aimer, même les plus détestables. L’univers, déjà bien brossé dans le précédent volume, est complété ici, offrant des réponses à certaines questions. Bref, un sans faute pour ce 2e volume !

Les deux tomes viennent de sortir en poche, c’est l’occasion de foncer 😉

Éditions Mnémos, 2022, 317 pages