Sous un carré d’immortelles, Nina Gorlier

Quatrième de couverture

Médecin de campagne, Benedict Mercier reçoit une lettre d’Ophélia Gray, une jeune femme gravement malade. Elle l’invite au sanatorium du Val d’Argent, souhaitant faire sa rencontre avant que la mort ne l’emporte. Intrigué, le jeune homme accepte de la rejoindre dans ce refuge perdu au cœur de la forêt, loin de ce monde dévasté par la guerre. Il souhaite en apprendre davantage sur la mourante qui prétend connaître Arthur, son amant parti au combat, dont il attend toujours le retour…
Mais très vite, Benedict s’aperçoit que ce sanatorium n’est pas comme les autres : les infirmières se ressemblent toutes, le directeur de l’établissement est mystérieusement absent et les souvenirs de son bonheur perdu reviennent le hanter. Sous une pluie qui n’en finit plus, dans ce bâtiment peuplé d’araignées et d’étranges statues, les doutes de Benedict le poussent à enquêter. Résolu à percer le mystère de ces lieux, le jeune homme devra lutter contre le temps… et contre les fleurs mortelles poussant dans la gorge d’Ophélia.

Mon avis

Il est des lectures qui vous marquent d’une empreinte aussi délicate que profonde. C’est le cas de Sous un carré d’immortelles de Nina Gorlier, que j’avais eu l’honneur de bêta-lire. On aurait pu penser que relire le texte, cette fois sous sa forme définitive et imprimée, en atténuerait l’impact. Que nenni…

Alors que le pays traumatisé par la Première Guerre Mondiale commence à peine à panser ses plaies, Benedict ne parvient pas à oublier Arthur, son amant disparu au front. Il s’agrippe à la moindre trace de lui, se perd dans ses souvenirs, et jusque dans cet étrange sanatorium où les ombres abritent tant des araignées que des infirmières peu loquaces. Et petit à petit, l’étrange s’insinue, le réel bascule…

La novella tisse une histoire dans la grande Histoire, un récit intime dans un huis-clos inquiétant. L’émotion se pare progressivement de frissons, mais pourtant, c’est davantage le coeur serré qu’épouvanté que j’ai refermé l’ouvrage. Sous un carré d’immortelles, c’est avant tout l’histoire d’un deuil impossible et d’un amour brisé par la guerre. Lorsque le fantastique s’insinue tel une graine corrompue, puis prend une place plus franche, il symbolise tout ce que Benedict est incapable de verbaliser.

On dit souvent que la première phrase d’un livre est d’une grande importance. Si la novella dans son entier m’a autant émue que captivée, son incipit s’est fiché pour toujours dans ma mémoire. En une phrase, en quelques mots, sont ainsi encapsulées toute l’ambiance et l’émotion, ainsi que la présence constante des fleurs dans l’histoire.

Avec une plume trempée de pétales et de larmes, Nina nous livre là un texte fantastique empreint de frissons, de tendresse et de profonde mélancolie, inoubliable dès les premiers mots. Une novella qui prouve encore une fois que la brièveté d’un texte n’en amoindrit pas la portée, bien au contraire. .

Est-ce que vous aimez les récits courts ?

Le pack de lecture

  • un mouchoir en tissu
  • un herbier
  • un billet doux

Éditions du Chat Noir, 2024, 142 pages

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