Akata Witch, Nnedi Okorafor

Quatrième de couverture

Mon nom est Sunny Nwazue et je perturbe les gens. Je suis nigériane de sang, américaine de naissance et albinos de peau. Contrairement au reste de ma famille, j’ai des cheveux jaune paille, la pea couleur « lait tourné » et des yeux noisette.
Être albinos fait du soleil mon ennemi. Ma peau brûle tellement vite que j’ai parfois l’impression d’être inflammable. C’est pour ça que je n’ai jamais pu jouer au foot, alors que je suis douée. Je ne pouvais le faire que la nuit. Bien sûr, tout ça, c’était avant cette fameuse après-midi avec Chichi et Orlu, quand tout a changé. Maintenant que je regarde en arrière, je vois bien qu’il y avait eu des signes avant-coureurs. Ce n’est pas comme si des choses bizarres ne m’étaient pas déjà arrivées. Rien n’aurait pourtant pu me préparer à ma véritable nature de Léopard.
Être un Léopard, c’est posséder d’immenses pouvoirs. Si j’avais su en les acceptant qu’il me faudrait sauver le monde, j’y aurais peut-être réfléchi à deux fois. Mais, ce que j’ignorais alors, c’est que je ne pouvais pas empêcher mon destin de s’accomplir.

Mon avis

J’avais repéré ce livre lors de sa parution en V.O. et je suis ravie d’avoir pu le lire en V.F. (même si j’avoue préférer la couverture de l’édition originale).

Nous suivons Sunny, fillette de douze ans, qui a suivi sa famille au Nigéria après avoir vécu la majeure partie de sa jeune vie aux Etats-Unis. Partagée entre deux cultures et deux pays, Sunny est aussi en butte au harcèlement de ses pairs du fait de sa couleur de peau : elle est en effet albinos. Comme si cela ne suffisait pas, elle découvre un jour qu’elle est une Léopard, dotée de pouvoirs. Et pas n’importe lequel Léopard : un agent libre, c’est-à-dire née de parents sans pouvoirs particuliers. Entre apprentissage de ses capacités magiques et la présence menaçante d’un tueur en série qui ne s’en prend qu’aux enfants, Sunny aura fort à faire. Heureusement, elle est bien entourée par ses amis Léopards !

Livre jeunesse à destination des plus de treize ans, Akata Witch aura été un coup de coeur pour ma part ! J’ai eu quelques difficultés durant les premières pages, le temps de m’habituer sans doute au style, orienté pour un jeune public, mais une fois accrochée, j’ai littéralement dévoré le roman !

Outre son héroïne attachante – elle a du caractère mais, comme toute enfant de son âge, être harcelée et ne pas connaître son identité, son héritage familial, provoque bien des doutes et érode une confiance en soi déjà fragile – Akata Witch est un roman à la fois divertissant et porteur de sens. La question de l’identité (l’héroïne est américano-nigériane, tout comme l’autrice du livre), y tient une place prégnante, de même que les secrets de famille.

Le système de magie présenté est très sympa, ancré dans les croyances locales mais pas seulement. J’ai notamment beaucoup aimé le fait que, dans cette société de Léopards, la monnaie magique dépende des connaissances, faisant ainsi de la bibliothécaire en chef une personne particulièrement respectée. Les Léopards ne sont pas non plus présentés comme forcément des « gentils », certains peuvent être corrompus ou trop obnubilés par le pouvoir ou l’argent. Ce ne sont là que des exemples. Nous découvrons en même temps que Sunny, au fil des pages, le monde des Léopards, les lois magiques, et bien d’autres choses encore.

Un tome 2, Akata Warrior, est paru en 2017 en anglais. J’espère qu’il sera prochainement traduit, car une menace présentée en ouverture de Akata Witch n’a pas trouvé sa résolution dans le premier opus. Et puis, j’avoue que je serai heureuse de retrouver Sunny, Chichi, Orlu et Sasha ainsi que l’univers des Léopards ! 🙂

Éditions L’École des Loisirs, 2020, 362 pages.

Cette lecture s’inscrit dans le Défi Cortex organisé par Lune (liste Terre à Terre : Afrique).

3 réflexions sur « Akata Witch, Nnedi Okorafor »

  1. Il a l’air super sympa ce roman ! (j’approuve le commentaire pour la couverture VO mais je comprends le choix de l’éditeur français vu la jeunesse du lectorat ciblé)
    J’aimerais beaucoup trouver des versions adultes d’urban fantasy qui ne se passe pas aux USA (ou en Europe occidentale), ce serait vraiment sympa de découvrir d’autres auteurs & autrices / cultures par ce biais. Mais j’avoue que je n’ai même pas regardé ce qui est traduit à l’heure actuelle, surtout que c’est un genre qui reste de la niche, donc les éditeurs manquent sans doute de moyens pour découvrir des pépites qui sortent des frontières habituelles.

    1. J’aimerais aussi beaucoup voir plus de diversité dans les sorties VF adultes. Le site Planète Diversité publie chaque mois une liste de sortie VF mais c’est ciblé romans Jeunes adultes. Côté adulte tout court, ça commence petit à petit à venir en traduction mais il y a encore pas mal à faire. J’ai l’impression qu’en VO, il y a davantage de diversité côté romans d’urban fantasy (même si, là aussi, ça n’est pas encore non plus l’idéal en terme de représentativité).

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