Et parfois elle revient, Nora Lake

Quatrième de couverture

« La première fois que je tombai amoureuse, ce fut d’une morte. Il était étrange de souffrir pour quelqu’un que l’on n’avait pas connu. J’étais encore très loin de savoir à quel point il était douloureux de perdre quelqu’un. De perdre une âme sœur. »

Quand elle s’énamoure d’une violoncelliste mélancolique, elle sait que la Musicienne va changer sa vie. Et quand elle La perd, elle se retrouve seule avec la nuit et le froid. Ne restent alors qu’un cœur en morceaux, une note de musique suspendue et des fantômes.

Mon avis

Aussitôt arrivée dans ma boîte aux lettres, ou presque, aussitôt lue ! J’ai ainsi dévoré la novella Et parfois elle revient de Nora Lake sortie récemment aux éditions du Chat Noir sous une sublime couverture de Mina M.

La description de la collection F.nigripes, sur le site de la maison d’édition, indique que ses titres sont « un concentré d’émotions ». C’est exactement ce que j’ai éprouvé en lisant cette novella presque d’une traite. Je l’ai pourtant lue en une soirée, mais j’ai parfois fait des pauses soit pour noter des citations qui me frappaient particulièrement, soit pour reprendre mon souffle et apaiser un peu le flux d’émotions qui montaient. Car la lecture fut une telle expérience qu’elle m’a emportée comme une vague, me laissant toute étourdie dans son sillage.

Et parfois elle revient est un texte qui évoque le deuil. La narratrice a perdu celle qui partageait sa vie, et cette perte immense imprègne chaque page, en un lent va-et-vient entre souvenirs de leur vie à deux et le présent, si cruel par l’absence de l’être aimé. Un va-et-vient comme un métronome qui vient ponctuer de son balancier cette histoire où la musique des mots, quoi qu’enrobant de poésie la tragédie, ne retire en rien leur puissance.

Il n’y quasiment pas de trace de fantastique dans ce texte à l’atmosphère pourtant proche du gothique par les goûts de la narratrice comme de sa moitié, qui habitent un manoir digne du genre. Il n’y en a pas besoin, il nous prend à la gorge sans la moindre difficulté. Et parfois elle revient est une novella aussi magnifique qu’intense. Vraiment. Rarement j’ai été aussi emportée par une histoire. Si on frôle le coup de coeur, ce texte est assurément un coup au coeur.

Lire avait toujours été un réconfort, un remède. Je trouvais dans les livres un écho, il me semblait que les histoires prenaient la place des choses trop difficiles à dire.

Challenge Printemps de l’imaginaire francophone, menu Equinoxe, catégorie Jour et Nuit

4 réflexions sur « Et parfois elle revient, Nora Lake »

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