Éternelle odyssée, A. F. Lune

Quatrième de couverture

Harms Moyser est un soldat Lycaon engagé sur le Prétorien, vaisseau spatial amiral de la flotte humaine. Au cours d’une bataille contre les Enkidous, l’ennemi héréditaire de l’humanité, le vaisseau est happé par une tempête stellaire et doit se poser en catastrophe sur une planète inconnue. L’équipage y découvre des hommes, au stade de civilisation antique, qui les prennent pour des dieux. Et si ces derniers n’avaient pas tort ?

Mon avis

Ce roman me faisait de l’oeil dans le catalogue des éditions Noir d’Absinthe depuis un bon bout de temps. Il est présenté comme un mélange de science-fiction et de mythologie grecque – deux points qui suscitaient ma curiosité. Cela, et la couverture qui fait très science-fiction militaire.

Dès les premières pages, après un court prologue, nous sommes aussitôt plongés dans l’action ! Dans un futur lointain, nous suivons Harms Moyer, soldat Lycaon, lors d’une bataille contre les Enkidous. Une bataille spatiale, même si Harms fait partie des fantassins envoyés à bord du vaisseau ennemi. Les choses se compliquent lors que le Prétorien, le vaisseau spatial à bord duquel sert Harms, se retrouve pris dans une tempête stellaire. Le vaisseau survit miraculeusement à cette tempête mais, gravement endommagé, il s’écrase sur une planète où vivent des humains à un stade d’évolution beaucoup moins avancée que ceux vivant à bord du Prétorien. Le premier soir à l’extérieur, Harms fait alors une constatation éprouvante en observant les constellations : ils sont sur Terre, des millénaires dans le passé ! Et comme si les choses n’étaient pas assez compliquées comme cela, voilà que certains membres de l’équipage changent peu à peu, devenant des dieux…

Voilà pour les bases de l’intrigue. Dès le départ, j’ai été tenue en haleine par l’auteur, qui sait instaurer un rythme efficace. A.F. Lune a un passé militaire et cela se sent dans les descriptions des batailles ou des interactions entre militaires.

La culture antique de l’auteur est également très prégnante. La mythologie grecque fait rapidement son apparition lorsque les survivants du Prétorien se voient vénérés par les humains du passé, du fait de la différence considérable de technologie. Une vénération qui ne va pas s’arranger avec les mutations que vont subir les membres de l’équipage, physique comme psychologiques…

Plus qu’un jeu autour de la mythologie grecque, Éternelle odyssée questionne sur l’effet de l’immortalité comme des pouvoirs mentaux sur la psyché humaine. Ces mutations sont aussi pour l’auteur une façon d’interroger le lecteur sur un autre sujet, bien plus complexe : l’identité. En particulier au travers du destin de Harms, pour qui cette question sera centrale, tout au long du roman et des épreuves qu’il traverse.

S’ajoute à ces thèmes déjà forts une belle maîtrise du voyage dans le temps ! L’auteur reste cohérent dans son propos, évite les écueils propres à ce thème et le final offre un beau (et tragique) retournement !

Malgré son épaisseur, les pages se tournaient toutes seules, soir après soir, et j’ai été tenue en haleine durant toute ma lecture, me demandant comme l’auteur allait boucler la boucle (et j’ai été bluffée par le final !). Les thèmes qui traversent le roman, en particulier autour de l’identité ou de la trame du temps, montrent que, sous l’action, se trouve un récit profond.

En résumé, une chouette lecture, malgré quelques scènes difficiles (mais si vous connaissez la mythologie grecque, vous savez qu’il ne faut pas s’attendre à du léger), qui allie intelligemment action et réflexion, qui mêle fort à propos SF et mythologie et qui utilise le voyage dans le temps de façon cohérente. Que demander de plus ? ^^

Éditions Noir d’Absinthe, 2019, 438 pages

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