La Glace et la Nuit 3 : Cauda Pavonis, Léa Silhol

Quatrième de couverture

Les royaumes faes viennent de subir le plus grand choc qui leur ait été infligé depuis la fondation : le retour de Seuil, la Cour Périlleuse, qui menace d’abolir des millénaires de concessions politiques, et de fragile statu quo avec les autres Sphères.
Tandis que les Monarques se déterminent, et que le conflit se dessine, les conquérants de Seuil font face à la rétivité du fief qu’ils ont voulu donner comme dernier refuge aux réfractaires, qui ne cesse d’éprouver ses citoyens et de mettre en opposition les valeurs de ceux qui prétendent à la gouverner. Leur utopie est-elle une citadelle inhabitable ?
Dans cet affrontement où chaque inimitié et chaque alliance met en mouvement la complexe et létale mécanique de Faerie, les nouveaux souverains de l’ancienne cour des Tuatha dé Danann doivent faire face aux intérêts contradictoires des Faes et à d’inaliénables dissensions internes. Un dédale dont l’antique Maison des Portes pourrait être à la fois la solution, et l’hypothétique bourreau.

Mon avis

Troisième opus de La Glace et la Nuit, mais quatrième de la saga Vertigen, Cauda Pavonis nous présente les conséquences de la conquête de Seuil. Car ce nouveau royaume va bouleverser l’échiquier politique des Cours Féeriques, et contrarier les plans de Titania, la Haute-Reine. Mais comme si cela ne suffisait pas, Angharad et Finstern vont également être confrontés à un problème venu de l’intérieur : Seuil étant ce qu’elle est, entrer en ses murs n’était pas la seule étape. Il leur faut, à présent, apprivoiser la ville elle-même. Et rien ne sera plus difficile, là où tant d’autres ont échoué avant eux.

J’ai retrouvé avec grand plaisir la plume toujours aussi superbe de Léa Silhol dans ce nouvel opus, où l’on continue de suivre la quête d’Angharad. À peine a-t-elle remporté une victoire qu’un autre obstacle se dresse sur son chemin !

J’ai apprécié de retrouver d’autres Faes dans cet opus, ainsi que quelques petites références subtiles à d’autres mythologies. Il n’y a guère de suspense, on sais qu’Angharad surmontera tous les obstacles, mais l’intérêt de l’histoire est tout autre : on assiste à la construction d’un nouveau monde féerique, à un changement majeur dans leur structure même. Un bouleversement qui crée soit l’adhésion, soit le refus, soit encore une attitude neutre de la part des autres Faes. Une ombre reste au tableau : le fameux ennemi encore caché, issu d’une guerre millénaire, et qui avait déjà cause la chute d’Angharad dans sa précédente incarnation. Cet ennemi-là est encore lointain, mais je m’interroge sur ce qui adviendra le jour où Angharad y sera à nouveau confrontée !

Quelques intrigues amoureuses viennent aussi se mêler de la grande intrigue politique, et vont parfois risquer d’envenimer les choses – ou de les apaiser. Elles apportent aussi au récit, qui à l’aspect des grandes sagas mythiques, avec ses personnages distants car trop inhumains, une certaine douceur et une sorte d’humanité, si je puis dire, considérant que l’on parle de personnages non humains.

Le titre de chacun des opus trouve aussi son éclairage dans ce volume – il s’agit d’une référence à un procédé alchimique. N’y entendant goutte à l’alchimie, j’ai apprécié que, au cours d’un dialogue, on ait l’explication de ces titres. Et cela fait sens !

J’ai hâte, à présent, de connaître la suite des événements, dans le 4e et dernier opus de La Glace et la Nuit, Rubedo, qui devrait paraître d’ici la fin de l’année.

Édition Nitchevo Factory, 2021, 311 pages

Cette lecture s’inscrit dans le cadre du Pumpkin Autumn Challenge, menu Automne enchanteur, catégorie « La lunette de pierre c’est extra ! Quand on veut voir ce qui ne se voit pas »

3 réflexions sur « La Glace et la Nuit 3 : Cauda Pavonis, Léa Silhol »

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