BIOS, Robert Charles Wilson

biosQuatrième de couverture

Situé à quelques années-lumière de la Terre, Isis est un monde verdoyant à l’écosystème complexe. Un monde classé zone de biomenace de niveau 4. La moindre molécule de son biotope est capable de tuer un être humain au terme d’une terrifiante agonie.
Et pourtant, Isis constitue la découverte la plus prometteuse de ce XXIIe siècle : berceau d’une vie fondamentalement
différente, elle pourrait en miroir éclairer notre propre nature.
Zoé Fisher a été conçue pour explorer Isis. Son organisme a été génétiquement optimisé pour s’adapter à l’environnement inhospitalier de cette planète ; sa personnalité patiemment construite autour de cette seule mission.
Quels dangers imprévus Zoé affrontera-t-elle sur cette planète grandiose et meurtrière ? Devra-t-elle sacrifier son humanité pour en découvrir tous les secrets ?

Mon avis

Tout d’abord, un grand merci à Lune puisque c’est grâce à elle que ce livre a atterri sur mes étagères. J’avais en effet remporté BIOS lors du concours organisé sur son blog pour le Ray’s Day de 2014 (oui, il aura mis 2 ans avant de sortir de ma PAL. Ce qui, somme toute, n’est pas un si long délai considérant que j’ai sur mes étagères certains ouvrages qui attendent d’être lus depuis bien plus longtemps… ^^ »)

Et ça a été une très bonne lecture, même si elle n’a pas été de tout repos ! BIOS nous emmène dans un futur pas forcément très réjouissant, notamment au niveau social. Une planète, Isis, a été découverte et son potentiel en termes pharmacologiques est fabuleux. Seul hic – et il est de taille – le biotope en est mortel pour l’homme. Une station orbitale et quelques avant-postes sur la planète (en zone maritime, arctique et forestière) servent à déterminer comment explorer la planète sans risques. Zoé Fisher, qui a été génétiquement modifiée pour minimiser un maximum le risque de contracter l’un des virus mortels qui grouillent sur Isis, est envoyée sur place.

Pourquoi ma lecture n’a pas été de tout repos ? Eh bien parce que lire les péripéties de plusieurs groupes de scientifiques aux prises avec un écosystème sans pitié – que ce soit pour les humains ou pour le matériel – offrait des frissons dignes de ceux qui nous parcourent à la lecture d’un polar palpitant ! Sauf qu’ici, le meurtrier est invisible, il s’agit d’un (en fait, plusieurs) virus. Les symptômes ne sont pas sans rappeler ceux des virus de type Ebola qui se baladent déjà dans certaines zones de notre planète. Autant dire qu’au frisson de la lecture se rajoute un autre frisson quand on se dit que cette partie-là du livre n’est pas vraiment de la science-fiction. Robert Charles Wilson sait rappeler à son lectorat que face à l’infiniment petit, nous sommes aussi peu de choses que face à l’infiniment grand de l’espace.

Le roman ne fait pas qu’offrir une exploration d’Isis à tâtons et sous le signe du danger, il nous fait également une peinture sociale de ce monde du XXIIe siècle, où la société est dominée par les Familles, où les corps sont trafiqués, où même les émotions sont régulées. Un monde qui fait froid dans le dos, d’autant plus qu’il est plausible.

Mais même si les questions de société semblent être en premier plan, elles ne forment pas le sujet principal du livre. BIOS nous parle avant tout d’Isis, la planète à l’écosystème mortel, Isis qui demeure en arrière-plan et qui pourtant pèse tout au long du roman. Isis n’est pas qu’un décor, cette planète possède une réelle présence. C’est pourquoi j’ai été plutôt déçue que, danger microbiologique mis à part, on n’en sache finalement aussi peu sur l’écosystème d’Isis. Certes, la fin m’a beaucoup plu – elle n’a pas été sans me rappeler Solaris de Stanislas Lem – mais elle n’a fait que renforcer ma déception. J’aurai vraiment aimé que l’auteur développe un peu plus son propos, d’autant plus qu’enfin, lors de ce final, on touchait du doigt Isis. Littéralement.

Malgré tout, BIOS reste un roman palpitant, effrayant même par certains aspects. Le personnage de Zoé gagne autant notre attachement que notre peine face aux traitements qu’elle a subis et la planète offre de nombreuses interrogations quant aux éventuelles et futures explorations d’exoplanètes.

Pour résumer, BIOS est un planet-opera qui se rapproche de la hard science et qui se pare d’un soupçon de thriller épidémique.

Éditions Folio, 308 pages, 2008

Cette lecture s’inscrit dans les challenge Summer Star Wars : Episode VII du blog RSF Blog et Je suis éclectique (catégorie Science-fiction) du forum Mort-Sûre.

ssw-7challenge_jesuiseclectique2016

2 réflexions sur « BIOS, Robert Charles Wilson »

  1. Je suis ravie de découvrir ton blog. Je m’abonne!
    Bios est dans ma PAL. Ton avis m’incite à le lire rapidement. C’est vrai que l’aspect planète et tout son écosystème est une motivation énorme pour le lire. J’aurais donc moins d’attente si tu as trouvé que le bas péché à ce niveau.
    Et 300 pages, pourquoi se priver ?

    1. Merci pour ton commentaire et bienvenue sur ce blog 🙂 Oui, 300 pages, ça passe vite. Bonne lecture par avance ! J’espère que BIOS te plaira 🙂

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