Le monde de la mort, Harry Harrison

le_monde_de_la_mort_harrisonQuatrième de couverture

Joueur professionnel, Jason dinAlt ne se sent vivre que dans le défi. Alors, quand on lui offre de gagner aux dés trois mille millions d’unités galactiques, il ne résiste pas. Qu’im­porte si la partie achevée — qu’elle soit gagnée ou perdue — sa vie doit être en danger…
Il gagne et relève aussitôt un nou­veau défi : affronter la planète Pyrrus, appelée aussi le Monde de la Mort.
Tout sur Pyrrus est hostile à l’hom­me : la plus délicate des fleurs est poison, les cailloux sont meurtriers, chaque insecte est mortel. Et dès l’âge de six ans les enfants sont adultes, prêts au combat. Les autres ont été éliminés.
Pour Jason, c’est la plus formidable partie de sa carrière : il joue sa vie contre le sort de toute une planète.

Mon avis

Après notre balade sur Océan, placée sous le signe de l’humour et de l’action, je vous propose cette fois un séjour bien plus mouvementé. Que diriez-vous d’aller passer quelques jours de vacances sur Pyrrus ? Pyrrus, planète appelée aussi le Monde de la Mort. Voilà, vous avez compris, ces vacances-ci ne seront pas de tout repos !

Jason dinAlt, joueur professionnel, est engagé pour gagner une somme considérable par un homme originaire de Pyrrus. Une fois l’affaire accomplie, quelques événements donnent envie au jeune homme d’accompagner son commanditaire sur sa planète natale. Peu lui importe le danger : il a envie de nouveauté. Et de la nouveauté, il en aura ! Car Pyrrus n’a pas volé son surnom : de la gravité supérieure à la météo des plus capricieuses, du terrain volcanique à la faune redoutable, en passant par une flore agressive elle aussi, Jason devra faire preuve d’une attention de tous les instants pour ne pas périr.

Pyrrus, c’est une planète dont le credo pourrait véritablement être « tuer ou être tué ». Un monde où les animaux se parent de becs, griffes, crocs, poison, où même l’herbe gagne ces mortels attributs – si si, sur Pyrrus, marcher dans l’herbe peut vous tuer. Même si vous portez des bottes. Pourtant, Jason ne va pas s’en laisser conter. Pour lui, une telle évolution de la nature recèle un secret qu’il a bien l’intention de percer, en dépit du désaccord de son guide, occupé à mener la guerre sans merci qu’il livre avec les autres pyrrusiens contre la nature hostile, afin de maintenir la ville debout – et préserver la vie de ses habitants.

J’ai énormément apprécié cette balade de tous les dangers aux côtés de dinAlt. Déjà parce que ce personnage est plaisant à suivre : malin, observateur, Jason s’est construit et cultivé de lui-même en dépit de ses origines fermières qui lui interdisaient l’école. Ce n’est pas un homme d’action tout en muscles, mais un homme qui observe, réfléchit avant d’agir. Qu’il soit joueur indique aussi qu’il possède un certain goût du risque – et, bien entendu, du jeu, d’ailleurs ses traits d’esprits ne seront pas appréciés des pyrrusiens, eux qui vivent pour survivre et ignorent tout sens de l’humour ^^.

Concernant la planète, l’auteur s’en donne à coeur joie en descriptions d’un environnement mortel en tous points. On découvre des bestioles infernales, une vie placée sous le signe de la peur, de la violence, de la prédation. C’est une planète terrible, exotique dans sa dangerosité, mais Jason, en perçant petit à petit son secret, va emporter le lecteur avec lui pour d’incroyables découvertes. On accroche très vite à son enquête, d’ailleurs, avides de connaître ce fameux secret de Pyrrus. Personnellement, je n’ai pas lâché ce livre avant de l’avoir terminé.

Et le dénouement donne toute satisfaction ! Car l’auteur avait une bonne idée derrière la tête, en imaginant ce monde violent et hostile. À l’instar de son héros, qui utilise sa tête (ses muscles aussi, mais pas que), Harry Harrison, lorsqu’il nous dévoile enfin la vérité sur la planète, montre que ce roman est bien plus qu’un planet opera mouvementé et exotique, bien plus profond qu’un simple roman de distraction. Je n’en dis pas plus pour vous préserver tout le suspense mais si je vous qu’Harry Harrison est aussi l’auteur du célèbre roman Soleil vert, vous comprendrez pourquoi je décris ce roman comme plus profond qu’il n’en a l’air au premier abord ;).

En bref, Le Monde de la mort est un excellent planet-opera, qui fait autant voyager que frissonner, qui tient en haleine et qui comporte un héros dont l’on suit avec grand plaisir les aventures. J’ai d’ailleurs commencé à lire la suite de ses aventures, justement ^^

Depuis juin, vous pouvez retrouver cet ouvrage, ainsi que les autres aventures de Jason, rééditées en intégrale chez Bragelonne dans le cadre de leur opération 10 ans, 10 romans, 10 euros.

Édition J’ai Lu, 184 pages, 1979

Cette lecture s’inscrit dans les challenges Je suis éclectique du forum Mort-Sûre, catégorie Science-fiction et Summer Star Wars Episode II du blog de Lhisbei

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3 réflexions sur « Le monde de la mort, Harry Harrison »

  1. Intéressant, je n’avais pas percuté qu’il s’agissait du même auteur que Soleil Vert, encore un roman incontournable à lire 😉

    1. Oui, il est vraiment bon et dépaysant ! 🙂 La suite, par contre, n’est malheureusement pas à la hauteur (j’ai terminé la deuxième aventure, Appsala) => répétitif dans les péripéties, Jason dont les chevilles enflent tellement qu’on se demande comme il fait pour marcher…
      Bref, avec le Monde de la mort, tu passeras un très bon moment, mais je pense que la suite est superflue (si l’on peut parler vraiment de suite, puis que le récit se clot bien à la fin, c’est juste d’autres aventures du même héros). Je ne te conseillerai donc que trop – ainsi qu’aux autres lecteurs intéressés – de préférer le tome simple en occasion que l’intégrale.
      Sauf si la curiosité l’emporte, bien sûr (après tout, ce n’est que mon ressenti d’Appasla, quelqu’un peut être d’un avis différent :)).

      Bref, bonne lecture à l’avance du Monde de la Mort ! 🙂

      1. Merci pour les précisions, du coup c’est d’autant plus intéressant à découvrir si c’est un « one shot » 😉

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