[Le mardi c’est permis !] Dune de Denis Villeneuve

Dire que j’étais impatiente de voir Dune, l’adaptation cinématographique de Denis Villeneuve du livre de Frank Herbert, est un doux euphémisme. Le livre, je l’ai lu deux fois pour le moment, et j’ai beaucoup aimé ma lecture, je sais que je le relirai à l’occasion. C’est un livre dense, à l’univers riche, profond, qui aborde de multiples thèmes. Un livre difficilement adaptable à l’écran. David Lynch s’y était essayé et, si ce n’était pas un ratage complet, ce n’était pas non plus complètement le Dune que j’avais lu.

Quand j’ai appris que Denis Villeneuve s’attaquait à ce monument de la science-fiction littéraire, j’ai été heureuse. Le premier film que j’ai vu de ce réalisateur, c’était Premier contact, qui m’avait éblouie et remuée. Ensuite, j’avais vu Blade Runner 2049 et j’avais adoré la suite apportée par le réalisateur au film original. La lumière, les plans, le film qui suit tranquillement les personnages, nous laissant le temps de nous imprégner des décors, de tout, j’avais adoré. Alors, quand je suis entrée dans la salle obscure pour voir Dune, j’étais confiante. Entre les mains de Denis Villeneuve, je savais que Dune serait adapté à la mesure de son niveau.

Ma dernière lecture de l’oeuvre date, aussi je me garderai bien d’une comparaison détaillée, mais je me souviens des scènes-clés comme de l’intrigue, et tout est là, dans ce qui correspond à cette première partie tout du moins.

Cette première partie dure 2h35. Quand j’ai senti arriver la césure, j’ai pensé « allez, s’il vous plaît, encore un peu ! ». Parce que cette adaptation m’a, littéralement, transportée. Éblouie. Enchantée. Wow est le terme qui tournait dans ma tête en ressortant du cinéma.

Denis Villeneuve, comme pour ses précédents films, s’est entourée d’une équipe de qualité. L’image est parfaite – de Caladan, planète pluvieuse, verdoyante, à Arrakis, ses grains de sable, ses rocs, aux bâtiments froids et sans âme, on est immergés dans l’univers de Dune ! Quand je lisais le roman, j’avais du mal à me représenter les ornithoptères. Quand je les ai vu à l’écran, j’ai tout de suite pensé que oui, c’était exactement à ça que ça ressemblait !

Côté casting, c’est impeccable. Tous jouent leur partition avec la gravité et la grandeur qui sied à la saga de cette famille, qui rejoue une tragédie grecque dans un contexte complexe et futuriste.

Côté musique, je n’avais même pas reconnu la patte de Hans Zimmer, tant les mélopées m’emportaient loin ! J’avais même des images qui se formaient, dans ma tête, sans rapport avec Dune – la musique est une composante importante de mon processus d’écriture – et j’ai aussitôt noté d’acquérir, dès que possible, la bande originale pour la glisser avec celles qui m’inspirent.

Glisser un univers complexe en 2h35 est une gageure, d’autant qu’il faut s’adresser à la fois à un public de néophytes et un public de fans, qui le connaissent sur le bout des doigts. Les scénaristes s’en sont sortis avec une réussite admirable ! Oui, ça reste dense, mais tout est là, accessible, présenté de manière fluide. Le rythme est équilibré, entre plages calmes, dialogues où transparaît, dans chaque mot, des éléments importants – rien n’est du au hasard – et scènes d’action.

Pendant 2h35, j’ai été plongée dans Dune, immergée dans ses sables, et il m’a fallu bien des heures pour toucher Terre à nouveau !

Alors certes, ce n’est pas parfait, deux scènes auraient pu, je pense, gagner en émotion, mais la vision de Denis Villeneuve reste, sans que j’ai peur des mots, un chef d’oeuvre ! J’espère que la seconde partie verra le jour, en attendant je me languis déjà de cette première partie, qui m’a tant emportée. Cela faisait longtemps qu’un film, au cinéma, ne m’avais pas transportée ainsi !

Dune

Réalisé par Denis Villeneuve, scénario de Eric Roth, John Spaihts et Denis Villeneuve d’après le roman Dune de Frank Herbert, 2021, 2h35

Bande-annonce

Cette chronique s’inscrit dans le cadre du challenge Summer Star Wars organisé par RSF Blog.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.