Dark Run, Mike Brooks

Quatrième de couverture

Ichabod Drift est le capitaine beau-parleur et charmeur de la Keiko et de son équipage de mercenaires. Tous sont les meilleurs dans leur domaine : Jia la pilote et son frère Kuai, mécanicien, la jeune hackeuse Jenna, l’ancien chef de gang maori Apirana, ou encore la redoutable et énigmatique tueuse Rourke. À bord du vaisseau, une seule règle : pas de question sur le passé. Mais le passé justement se rappelle au bon souvenir du capitaine sous les traits d’un ancien commanditaire qui le kidnappe. Drift doit transporter illégalement un colis dans l’espace terrien et se voit obligé de mentir à son équipage. Quand la confiance se brise, le sang commence à couler… 

Mon avis

Dark Run était présenté comme un mélange des Gardiens de la Galaxie, Firefly et Star Wars. Après en avoir terminé la lecture, je dois dire que j’y vois surtout une bonne vibe Firefly. J’y ai retrouvé l’esprit de l’équipage, l’action, mais la ressemblance s’arrête là. Dark Run pose sa propre intrigue, ses propres personnages et son propre univers.

Sis dans un futur lointain, où différentes grandes nations ou groupes de nations possèdent différentes planètes et zones spatiales, le récit suit l’équipage du Keiko : un ensemble d’experts disparates qui travaillent sous la houlette du capitaine Ichabod Drift, maître de la gouaille et amateur de jolies filles. Capitaine qui cache aussi un lourd et mystérieux passé, mais qui n’a pas de secrets, à bord de son vaisseau rompu à des missions pas toujours légales ? Mais tout se complique quand il accepte, seul et sous la pression que son passé soit révélé, une étrange mission.

J’ai beaucoup aimé ce roman qui m’a entraînée tambour battant à travers l’espace, aux côtés de l’équipage du Keiko. Comme je le disais en préambule, cela m’a rappelé la série Firefly (que j’adore) et les quelques citations d’oeuvres cinématographiques ou télévisuelles qu’aime déclamer Ichabod m’ont bien plu ! Les interactions entre les membres de l’équipage, les embrouilles, les plans qui foirent – ou réussissent quand on ne s’y attendait pas – tout cela m’a ravie !

Les explications techniques concernant les modes de propulsion ou de voyages sont succinctes et pas trop complexes, ce qui est parfait pour moi qui n’entend goutte à la hard SF. On est vraiment dans le registre du bon space opera, qui dépayse et divertit sans prendre la tête de son lectorat.

L’ouvrage n’est cependant pas parfait : certains passages sont passés sous ellipse, or je n’aurais pas boudé du texte en plus. Ainsi, le parcours entre la station où l’équipage fait ses achats en prévision du trajet pour livrer le colis et Vieille Terre est complètement passé sous silence. Et ça m’a frustrée !

Au niveau de l’équipage, j’ai apprécié la diversité du casting – un capitaine d’origine mexicaine, un frère et une soeur d’origine chinoise, un Maori – mais j’ai regretté que certains soient plus développés, au détriment d’autres. Si Apirana ou Jenna se voient régulièrement placés sous les projecteurs, ce qui permet de mieux les connaître et s’y attacher, ce n’est par exemple pas le cas de Micah ou de Kuai, ce qui est regrettable. Ce déséquilibre dans le traitement des personnages est d’autant plus regrettable que leurs interactions sont sympathiques à suivre, qu’elles soient marquées par l’affection ou les ressentiments. J’ai retrouvé la même alchimie qu’entre les membres de l’équipage du Serenity, dans Firefly.

Chacun a son champ d’expertise, chacun apporte son utilité à l’équipage, mais certains de leurs traits pouvaient être caricaturaux – honnêtement, les passages où le capitaine montre son attrait certain pour les jolies jeunes femmes, ne se rappelant parfois que de leur anatomie et pas de leur nom, m’ont plus qu’agacée. Bien que ces passages ne soient pas très fréquents, ils m’ont donné l’impression d’être là pour le lectorat masculin, sans tenir compte du fait que des femmes aussi lisent de la SF. Et c’était désagréable. D’autres personnages, comme Apirana, souffrent aussi d’un aspect un peu caricatural.

Ces défauts mis à part, Dark Run remplit tout à fait son contrat de récit de space opera et offre une balade mouvementée dans l’espace ainsi que sur Terre ! Je lirai très certainement la suite de cette trilogie !

Éditions Pocket, 444 pages, 2021

Cette lecture s’inscrit dans le cadre du challenge Summer Star Wars organisé par RSF Blog.

2 réflexions sur « Dark Run, Mike Brooks »

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