Que le diable t’emporte !, Sanguine

Quatrième de couverture

Est-il possible de faire de la magie quand on souffre d’anxiété généralisée ?

Méprisée par son propre Coven et plus douée sur Internet qu’avec les sorts, Céleste n’a rien d’une sorcière, même avec beaucoup de bonne volonté.

Échouer dans une petite ville oubliée pour se consacrer uniquement à l’herboristerie et aux tenues extravagantes est un plan de carrière beaucoup plus concret…

Pourtant, Céleste va devoir prouver qu’elle est de taille à affronter l’essence même du Mal lorsque la rancœur familiale met son existence en danger.

Mais… Quand on possède autant de magie qu’un navet et un tenace Syndrome de l’Imposteur, peut-on vraiment se sauver soi-même, surtout avec panache ?

Mon avis

Après avoir adoré Va au diable ! de Sanguine, je me suis bien entendu précipitée sur sa préquelle, Que le diable t’emporte ! qui vient de paraître. Préquelle qui peut d’ailleurs se lire tout à fait indépendamment – mais je gage que si vous découvrez Céleste & Nessa, ainsi que leurs compagnons félins, vous n’aurez qu’une envie : les retrouver dans une nouvelle aventure !

Ici, c’est Céleste qui mène la danse. Ou, tout du moins, elle est le personnage principal de l’intrigue, car son manque flagrant de confiance en elle et son anxiété la persuadent qu’elle est totalement incapable des prouesses magiques des autres membres de sa famille, toutes de puissantes sorcières. Vous me connaissez : j’ai un syndrome de l’imposteur du genre costaud, une estime de moi en carton, alors je me suis tout de suite prise d’affection pour Céleste.

Si le tatouage fait partie de l’histoire, il n’est pas au premier plan comme dans Va au diable ! : c’est la sorcellerie, notamment la magie végétale, qui l’est. Un thème que j’adore, autant dire que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire cette novella, portée par le style pince-sans-rire de Sanguine. L’autrice parvient à nous offrir, en quelques pages, une histoire d’urban fantasy qui nous touche, nous réjouit, et nous fait frissonner.

Je ne sais pas si un autre opus est prévu un jour, mais si cela devait arriver, je serai au rendez-vous ! Et vous, vous aimez les histoires de sorcières modernes ?

Le pack de lecture :

  • un Livre des Ombres
  • un film de sorcières : The Craft – Dangereuse alliance (1996)
  • un pyjama en pilou coloré

Éditions du Chat Noir, 2024, 157 pages

Fleur d’épine, Sandy Ruperti

Quatrième de couverture

Un siècle s’est écoulé depuis que la princesse Thalissandra d’Adalindis s’est assoupie. Cent ans que le château où elle repose est isolé par un fleuve infranchissable et que personne ne sait ce qu’il s’est réellement passé ce jour terrible où la malédiction a frappé.

Il est désormais temps d’aller réveiller la belle endormie. Celle dont l’histoire tragique fascine tant  Ariane. Les aspirants chevaliers de tout le royaume convoitent cette quête, et la couronne qu’elle promet. Mais c’est au prince Aleric de Combrailles qu’elle a été attribuée. Aleric qui préfère la botanique à l’art martial.

Ariane, sa petite soeur insomniaque, s’apprête à lui dire au revoir quand elle se retrouve malgré elle emportée par le tourbillon de cette course folle. Parce que si Aleric a été désigné, sa réputation de bon à rien notoire le précède et rien n’empêche les autres de tenter leur chance : c’est à qui atteindra la chambre de Thalissandra en premier.

Une princesse qui ne dort pas assez et une qui dort depuis trop longtemps, un Mal Né opportuniste au sourire charmeur, un prince pétri par son incompétence et son écuyer aussi arrogant que mystérieux… Tous sont en route pour le palais en ruine sur son île désolée. Qui parviendra à briser la malédiction ? Et surtout, qui pourra comprendre ce qui s’est joué entre ces murs froid avant qu’il ne soit trop tard ?

Mon avis

Aujourd’hui, je vous retrouve pour vous parler d’un roman que j’attendais de lire avec impatience : il s’agit de Fleur d’épine de Sandy Ruperti. Tellement d’impatience que je n’ai pas pu attendre le début officiel de la Lecture Commune organisée par Madame Soucolline et que je l’ai dévoré en quelques jours !

D’abord, parlons de la couverture magnifique, tout en rose poudré, de Mina M qui donne un bel aperçu de l’enchantement qui m’a prise sitôt la première page tournée. La plume de Sandy, à la fois douce, poétique et saupoudrée d’un peu d’humour pince-sans-rire, m’a en effet embarquée dès les premiers mots. Les rebondissements m’ont poussée à lire un chapitre, et encore un autre, si bien que j’avais hâte, chaque jour, de replonger dans ma lecture.

J’ai tout de suite aimé Ariane, son héroïne. Concernant les personnages secondaires, mon coeur a longtemps balancé entre Oswald et Dréas, avant qu’Aleric ne les rejoigne, une fois tombé son armure. Fleur d’épine est une réécriture de La Belle au Bois Dormant qui a l’originalité de nous faire voyager aux côtés de ceux partis lever la malédiction. J’ai adoré ce point de vue en décalé, d’autant que l’essence du conte imprègne pourtant l’histoire, notamment à travers les interrogations d’Ariane quant à ce que pourrait bien éprouver l’endormie, d’être éveillée par un étranger… Des réflexions subtiles, mais marquantes sur le consentement ainsi que le passage à l’âge adulte.

L’histoire fourmille de références à d’autres versions du conte, et même d’autres contes. J’ai adoré joué à ce jeu de pistes, d’autant que ces références, même celles d’autres contes, avaient un lien réel avec l’histoire originelle et apportaient de la profondeur aux thèmes abordés, déjà plein de sens. Enfin, la fin m’a totalement prise par surprise !

Cette lecture a été un bonheur à lire du début à la fin. Certains passages m’ont enchantée, d’autres ont fait fondre mon coeur, d’autres encore l’ont brisé. Un roman doux et amer, féerique et infusé de thèmes universels, porté par des personnages aussi attachants que faillibles dans leur quête d’eux-mêmes, comme une plume accrocheuse. Une pépite !

Le pack de lecture :

  • un Milrir
  • un guide de voyage
  • un scribe

Éditions Magic Mirror, 2024, 344 pages

Le serment de Langrebrume, Josépha Juillet

Quatrième de couverture

Au milieu des terres de Bellegarde s’épanouit la forêt de Langrebrume. Certains la disent hantée, d’autres la pensent peuplée de créatures maléfiques. Tous s’accordent à la trouver maudite. Au plus profond de la sylve, derrière le bruissement des feuilles mortes et le craquement des branches se jouent de puissants desseins. À son contact, Samson, Alix et Sélène verront leur vie prendre un chemin inquiétant. Parviendront-ils malgré tout à tracer leur propre destinée ?

Mon avis

Dire que j’avais hâte de plonger dans Le serment de Langrebrume est un euphémisme. L’autrice m’avait parlé des thèmes de son livre et depuis, j’attendais sa sortie avec impatience ! Il n’aura donc pas traîné longtemps dans ma PAL.

Le serment de Langrebrume, c’est un roman à la croisée des genres : fantasy, réalisme magique, nature writing s’entrecroisent dans ce livre unique. Il est agrémenté d’une pincée de réécriture de conte, pimenté de sorcellerie, bien dosé en féminisme et en sororité, enfin généreusement saupoudré de végétation. Voilà la potion parfaite pour un moment de lecture aussi intense que doux, aussi réconfortant que poignant.

La plume de Josépha nous plonge avec douceur et poésie dans Langrebrume. Ici, la forêt englobe tout : du murmure des arbres au parfum de l’humus, de la danse des saisons aux brumes inquiétantes, Langrebrume impose sa présence, tantôt berceau de verdure où l’on se ressource, tantôt bois maudit où rôde une ombre maléfique. Langrebrume, personnage à part entière où l’on se plaît autant que l’on se perd.

Alix, jeune fille de bonne famille à la cape rouge, s’y retrouve perdue, trouvant pourtant dans ces bois hanté par les loups un secours inespéré. On suit aussi le parcours de Sélène, dont la vie feutrée dans un château, aux côtés d’un époux aimant, bascule lorsque des meurtres perturbent l’hiver tranquille. Enfin, Samson, dont l’entrée dans un coven marque le départ d’une nouvelle et heureuse vie. Des destinées en apparence bien éloignées les unes des autres, qui lentement se mêleront tels les fils d’un même écheveau. Un rythme tranquille qui se pare peu à peu de questionnements et de rebondissements tragiques, jusqu’à la dernière partie, intense.

J’ai commencé ce roman comme une promenade en forêt, sur un sentier balisé ; je l’ai terminé tremblante d’émotions, comme au sortir de la partie la plus sauvage d’un bois, les cheveux emmêlés et plein de brindilles. Le serment de Langrebrume, c’est une lecture que je ne suis pas prête d’oublier !

Le pack de lecture :

  • une infusion
  • une poignée de mousse
  • une meute de loups

Éditions Hurlevent, 474 pages, 2024

Vaisseau d’Arcane t. 2 : L’Empire des Abysses, Adrien Tomas

Mon avis

Pas de quatrième de couverture pour ne pas spoiler si vous n’avez pas encore lu le tome 1.

Après avoir eu une excellente surprise avec le tome 1 – surprise parce que je partais rebutée par le mot « steampunk » figurant sur la 4e de couverture, mais j’avais au final adoré ma lecture – il était temps que je lise le tome 2 de Vaisseau d’Arcane de Adrien Tomas qui dormait dans ma PAL depuis sa sortie (je mets toujours des lustres à lire les suites de séries 🙈). Et ce tome conclut en beauté la duologie !

Un an s’est écoulé depuis les événements du premier tome. Trois ans depuis ma lecture de ce dernier. Heureusement, un faux journal de presse, au début du livre, résume la situation ; un procédé que j’ai trouvé aussi sympa qu’astucieux. Ensuite, c’est parti pour une intrigue qui va vous happer jusqu’à la dernière ligne ! J’avais déjà commencé à retrouver mon rythme de lecture avec Sirem et l’oiseau maudit, cela s’est confirmé avec ce tome 2 que j’ai englouti en moins d’une semaine tellement j’étais suspendue au sort des personnages !

Comme je ne veux pas vous spoiler, je vais rester vague et simplement vous dire que complots, intrigues, batailles et autres stratégies vont bon train ; que qui dit bouleversements dit que tout le monde ne verra pas la fin (😭) ; que certains retournements de situation nous tombe autant sur la tronche que sur celle des personnages qu’on a appris à aimer, même les plus détestables. L’univers, déjà bien brossé dans le précédent volume, est complété ici, offrant des réponses à certaines questions. Bref, un sans faute pour ce 2e volume !

Les deux tomes viennent de sortir en poche, c’est l’occasion de foncer 😉

Éditions Mnémos, 2022, 317 pages

La cité oubliée, Hermine Lefebvre

Quatrième de couverture

« Imagine, disait son père, une cité à côté de laquelle celle-ci n’est que peu de chose. Imagine la magie qui la baignait tout entière et donnait tout pouvoir à ses habitants sur les forces de
la nature. Imagine l’harmonie entre les Venezians et les Êtres sous la lagune… »

Marchant dans les pas de son père disparu, Lauro recherche la légendaire Antique Cité que tous les Venezians croient engloutie à jamais. Mais le soir où il est sur le point de s’emparer d’un anneau réputé y mener, il est devancé par Clemente, un jeune homme aux talents particuliers qui semble avoir de nombreux secrets.

Tandis que des pluies inhabituelles s’abattent sur la ville, ils devront s’allier pour faire face à ceux qui tentent à tout prix de les empêcher d’atteindre la Cité oubliée.

Mon avis

Ayant beaucoup aimé La Chasse fantôme et Sous le sceau de l’hiver de Hermine Lefebvre, je n’ai pas hésité lorsque Babelio m’a proposé de recevoir son dernier roman, La cité oubliée ! Merci encore à eux ainsi qu’à Scrineo pour cet envoi.

La cité oubliée commence comme une histoire de casse, mais c’est surtout – comme l’indique le résumé – une histoire de cité perdue : la fameuse Cité oubliée, qui ne subsiste plus que dans les légendes de Venezia. Je dois dire que j’ai adoré cette histoire qui mêle mythe de l’Atlantide à la sauce vénitienne et aventure digne d’Indiana Jones avec des héros qui m’ont rappelé ceux de Six of Crows. L’univers, inspiré de Venise, mêle fantasy et steampunk avec brio, offrant une belle plongée dans une ville où l’eau est omniprésente. Côté personnages, comme d’habitude avec Hermine, on a des héros aussi attachants que remplis de failles !

J’ai aimé Lauro le voleur endeuillé obsédé par sa quête de la Cité oubliée ; j’ai aimé Clemente le sigillaire si mal dans sa peau à cause de sa malédiction. Tous deux sont personnages points de vue, mais j’ai aussi aimé Fiore, qui les accompagne dans leurs aventures. À travers eux, Hermine Lefebvre aborde plusieurs thèmes, dont celui du handicap et la non-binarité, mais aussi la famille – celle qui vous soutient et celle qui est toxique. J’ai adoré suivre ce trio dans sa quête, pleine de rebondissements. Le roman est un véritable page-turner, il m’a été impossible de le lâcher et je l’ai littéralement englouti en 2 jours ! Je me suis même fait mal au dos car j’avais perdu l’habitude de lire pendant plusieurs heures d’affilée 😅

Un roman palpitant, aux personnages attachants, mêlant cité perdue, inspiration vénitienne et magie, un roman que je vous recommande !

Service presse, collaboration non rémunérée

Le pack de lecture :

  • la bande-son appropriée avec le CD Venise de l’an 2000 de Rondo Veneziano
  • un oursin de compagnie
  • un stylet en verre

Éditions Scrineo, 2024, 464 pages

Retrouvez l’avis des Fantasy d’Amanda qui, si elle a été moins convaincue, a passé tout de même un agréable moment de lecture.